Book de KaliCréations : Joshua Alexander Starr :: Le valet de Cœur : A corps et à cri (Part 4)

A corps et à cri (Part 4)

 

Une caresse tendre aux griffes retenues dans mes cheveux me tire d'un sommeil serein. Il fait chaud et une lumière jaune embrase la pièce. J'ouvre un œil léthargique sur la chambre trop claire et je grimace un peu. Je mets quelques longues secondes à me situer : mauvaise habitude prise à fréquenter trop de lits différents dans trop de bras différents. J'ai dormi comme un chat. J'ai eu un peu trop chaud malgré l'absence de toute étoffe sur ma peau et les draps sont légèrement humides de transpiration. L'air sec embaume l'odeur fauve et musquée de la sueur et des liqueurs du corps. Le parfum de la femme dans mon dos, à gauche du lit, m'est familier par dessus de tout autre. Killian... J'inspire profondément profitant de ce réveil d'une douceur inattendue. Elle est restée près de moi. Habituellement quand elle émerge avant moi elle file comme si elle avait la mort au trousses en trouvant le premier prétexte crédible si j'ai le malheur de me réveiller avant qu'elle ait pu fuir. Un sourire de bonheur se peint sur mon visage alors que je garde les yeux clos pour fuir ce soleil hostile. Nous n'avons pas fermé les rideaux hier soir. Félin, je penche la tête offrant le plus de surface possible à la main experte qui cajole ma nuque. Je me tends et ondule dans un soupire langoureux. Ses ongles s'enfoncent dans mon cuir chevelu et je ronronne sans retenue. Ma peau est intégralement imprégnée de ses effluves animales. Je m'étire. Je me bande sous la tendresse de ses caresses matinales. Je sens Kill calme et sereine près de moi. Après nos émois passionnels de la veille elle a succombé à la fatigue et s'est endormie contre moi. Elle a jouis d'un sommeil paisible alors que je la serrais dans mes bras. Pas de cauchemars pour ma Princesse. Je suis bien. J'ai besoin d'une douche mais ses doigts enfoncés dans mes cheveux me donnent d'autres idées... Je me recroqueville, amoureux, dans l’oreiller moelleux. J'ai déjà trop chaud alors que la journée est à peine commencée, mais ses attouchements constellent ma peau de chair de poule. Je frissonne.« Bonjour mon Cœur. Réveille-toi... » fais la voix attendrie de la femme de ma vie. Elle dépose un long baiser suave à l'abri de mon cou. Tout mon corps en palpite. Je baille à m'en décrocher la mâchoire et roule sur le dos pour la regarder, mes paupières encore alourdies, les yeux embrumés. Ma chaîne et son anneau autour de mon cou tintent clair. Je lui lance un regard énamouré avant de refermer les yeux sous le plaisir de voir de son corps nu près de moi et de sentir l'odeur vibrante de sa chair. Je me concentre sur l'imperceptible son du plafonnier qui ventile la pièce au rythme du souffle de ma Dame de Cœur. Je savoure ce moment d'éternité dans un gémissement de plaisir. Je replis mon bras gauche sur mes yeux et tends le droit pour porter une caresse pleine de désir et fantasme le long de sa cuisse. Sa peau est brûlante et je la sens frémir légèrement sous mes doigts. Killian éclate d'un petit rire moqueur : 
- J
osh ! Tu dois te lever ! Me rappelle t-elle à l'ordre.
-
Non ! » Fais-je avec une moue de petit garçon en roulant sur elle, mon visage enfouis dans son ventre, mes bras enroulés autours de son corps, mes mains entre ses cuisses... Ce matin j'ai quatorze ans et je m'en tape ! Le monde n'a qu'à continuer à tourner sans moi. Il n'a pas besoin de moi et je n'ai pas besoin de lui non plus de toute façon. Elle agrippe mes mains d'un air provocateur pour m’empêcher de glisser par effraction mes caresses libidineuses plus loin.
« -
Tu es en retard ! Lâche t-elle en souriant. Je souffle exagérément pour manifester toute l’ampleur de mon caprice. Je la regarde avec un air misérable et suppliant en faisant mine de bouder, une mèche folle devant les yeux. Elle la dégage d'un geste amoureux. Tu dois aller voir Zyx, tu devais déjà y aller hier soir ! Je me redresse sur un coude et mon sourire cabochard s'efface.
- Pffff ! Kill j'étais bien ! »
Elle sourit. Je souffle en me délassant la nuque. Je me laisse retomber lourdement sur le dos à côté d'elle. Je la regarde encore embrumé et je tords le nez de contrariété. Je suis frustré, mais heureux. Je gémis taquin :
« Je te déteste ! » Elle arbore un sourire immense qui illumine la pièce plus encore que le soleil qui entre par la baie vitrée. J'étouffe un ricanement sourd en la regardant affectueusement. Je lui jette mon oreiller à la figure et je me lève. Je traverse la pièce à contre jour pour aller chercher mes vêtements pliés sur le dossier du fauteuil de l'autre côté. Au travers de la longue baie vitrée le soleil me brûle déjà. La lumière rouge me fait plisser les yeux et la chaleur écrase ma respiration. Son disque rouge et or attaque, agressif, depuis les hauteurs et harasse le moindre être vivant qui rampe sur le sol de ce foutu cailloux mortel. Je me masse la nuque et j'inspire profondément. Je m'étire. Je détends les muscles engourdis de mes épaules. Je sens la morsure de Kill dans mes reins. Je jette un regard suggestif à ses yeux enfiévrée alors qu'elle est étendue. S'il faut transpirer et s'épuiser je préfère que se soit entre ses cuisses. Je braque sur elle un sourire racoleur. Belle brune carnassière, Kill se vautre dans nos émanations. Elle ondule lascive, son regard s'enroulant tout autour de moi. Elle s'étale et s'approprie tout ce que j'ai pu laisser de moi dans ce lit et moi je dois me plier à mes obligations. Si je m'écoutais... Il est l'heure d'endosser un autre costume : celui de l'homme sérieux et responsable. J'enfile rapidement mon pantalon... Décidément tous mes rituels sont contrariés ces temps-ci. A croire que mes femmes prennent un malin plaisir à me retourner la tête. Je revêts ma chemise de la veille avec un geste ample et souple. Ça me provoque un certain malaise. J'ai hâte qu'on me laisse enfin prendre une douche. Ma dame roule et minaude à la lumière comme une chatte sur un toit. Je transpire déjà. Je passe ma main droite sous mon nez et sur mon menton pour empêcher ma peau de perler. Je souffle en chassant de mon esprit l’obsession du corps aguicheur de Killian. Je glisse précipitamment ma chemise que je n'ai pas terminé de boutonner dans mon pantalon avant de boucler ma ceinture. Je vérifie consciencieusement ma poche arrière droite afin de m'assurer que la photo qui s'y trouve ne s'échappe pas sournoisement. C'est le cliché qu'on avait pris quand on avait quatorze ans où nous apparaissons tous les deux avec feu Alyster... L'image a vécu, elle a été déchirée puis recollée à de multiples reprises, mouillée, froissée... Tout comme nous deux, il y a toujours un coin corné et un accroc. Je regarde Killian qui m'observe. Je la traque des yeux alors que cette louve s'enroule, s'étire et se love dans les draps souillés. Je devine sous les draps ses cuisses qui se caresse l'une contre l'autre et son bassin qui se renverse alors qu'elle s'étend. Elle jauge son territoire, frottant sa tête sur ce qui lui appartient. Je passe mes mains dans mes cheveux histoire d'y remettre un peu d'ordre. Je souris à ma dame. Je retrousse les manches de la chemise jusqu'à hauteur de mes coudes et m’apprête à sortir de la suite. Je suspends mon geste, la main au dessus de la poignée, pour la regarder encore un court instant, nue dans les draps clairs, le couvre-lit pourpre et moutard bouchonné à ses pieds. Je murmure :« Tu es belle. » Elle fronce le nez comme une adolescente et penche la tête en se cachant sous ses cheveux bruns. Elle rougit. Killian lève ses yeux bleus vers moi entre ses mèches sombres, et me lance : « Je t'attends... » J'étouffe un ricanement. Elle m'attend ? Depuis que je l'ai retrouvée il y a trois ans, elle ne m'a jamais offert un réveil sans fuite ni heurt ; alors m'attendre... Non, si j'ai de la chance quand je reviendrai elle sera déjà douchée, habillée et en train de vérifier les paquetages pour notre départ pour Blakmendle, un bled en comparaison de Texas... Je n'ose même pas imaginer dans quel trou de pécore on va aller s'enterrer ! J'adresse à Killian en sourire incrédule et je quitte la suite. La lumière entre pas la lucarne qui se trouve au fond du long couloir et baigne les tapisserie d'orangé. Pieds nus sur le tapis du couloir j'esquive le chariot d'une femme de chambre. C'est une grosse bonne femme aux cheveux frisés d'une drôle de couleur qui dandine du postérieur et qui porte la blouse la plus malheureuse de tout l'Imperium. Je rectifie en ayant une pensée pleine de tendresse taquine pour notre Crystale : la seconde blouse la plus malheureuse de tout l'Imperium... Normalement c'est Otto est Travis qui vont superviser le chargement de la cargaison sur la Mule. De mon côté j'ai envoyé ma note de frais avant même que nous ayons quitté Scintilla avec Zyx il y a trois semaines. Quoi qu'il arrive à cette cargaison, j'ai mes trois millions et demi en poche, directement payés par l'Adeptus Arbites ! J'adore bosser pour les institutions. Comme dirait Travis : « J. A. « Lex » Starr blanchit plus blanc que blanc... », et avec les plans que je me suis fait au sujet des installations de Jotunheim ça promet d'être juteux ! Trav' mon vieux, je m'en voudrais de te décevoir ! De toute manière, nous n'avons rien déclaré au Monitorum au sujet de la garnison qui est désormais perdue. Zyx a pris la chambre voisine à notre droite. J'arrive devant la porte et je frappe poliment. Un grognement nasillard et étouffé me répond. Je bascule la clenche et pousse la porte vers l’intérieur. Je m’engouffre dans un nuage de fumée acre et grise. Je tousse. Je tente de chasser la brume de nicotine d'un geste vain du bras. Zyx est assise en tailleur au milieu d'une chambre symétrique à la mienne. La lumière du jour qui perçait déjà à peine les rideau se heurte à la nappe opaque qui assombris la pièce. Le sol est couvert de documents et de pix médico-légales. Elle a tout étalé autour d'elle dans un ordre qui lui est sans doute propre, pour trouver à ces événements épars une logique j'imagine. Je me frotte les yeux, je déteste la fumée. Je regarde Zyx, toujours vêtu de son unique pantalon et de ses bretelles. Elle est mignonne avec ses lunettes sur le nez. « Salut Trésor. » Je la sors de sa méditation en souriant. Elle lève la tête sans quitter son cercle sordide d'images sanglantes et de rapports. Je sais qu'elle ne s'est pas couchée et qu'elle a passé la nuit dans ses dossiers. « Salut p'tit Loup ! » Lâche t-elle la voix un peu éraillée de trop de fatigue, trop de cigarettes et trop de café. Elle me regarde d'un air mutin et me lance un clin d’œil complice « Alors ? Bien dormi ? » J'affiche un sourire à la fois gêné et enjôleur :
« -
Tu sais que je ne parle pas de ces choses là. Tout en lui répondant, j'essaie de me remémorer les informations que Killian m'a donné la veille pour être clair. Je grimace quand je trouve un sens de lecture à certaines des photographies. Chaque scène de crime semble plus atroce que la précédente. Zyx hausse des épaules en ricanant, taquine :
-
Les murs sont fins tu sais... Je ne l'écoute pas. Je viens de remarquer sur l'une des image prise de très près un détail particulièrement dérangeant. Je frémis dans un rictus acide. Des corps mutilés j'en ai déjà vu, des ossements humains aussi, quant aux meurtres dégueulasses, de manière plus générale, j'ai quelques « erreurs de jeunesse » à mon actif... Ce qui me choque particulièrement sur ces clichés se sont les petites marques rectilignes et acérées, régulières, sur les os. Des traces de dents... J'ai la nausée, mais je crois que la pièce remplie de fumée de cigarette y aide bien. Je recule d'un demi pas et m'adresse à Zyx :
-
J’imagine qu'il te reste du café... dis-je d'un ton écœuré. Elle fait un geste vague, son stylo à la bouche plongée dans la recherche spéléologique d'un document égaré dans la pile rependue partout. Elle a du se repasser ces images des dizaines de fois. Je vais donc me servir. Tu m'excuseras mais c’est ma première séance de diapo médico-légales avant le petit dej'... Fais-je cynique. Je remplis une tasse et m'accroupis derrière ma blonde. Le tabac couvre tout comme une chape. Je me gratte la gorge. Je n'ose pas répéter à Zyx ce que m'a dit Killian. Comme si le simple fait d'en parler rendait la chose prophétique. Otto a beau penser que mes trucs de chance ne marchent pas, moi je me méfie. Je finis par lâcher : Bon à ce que j'ai compris de ce qui m'a expliqué Kill, c’est pas un tueur en série que tu cherches Trésor... Il s'agit d'une affaire de xéno. Si j'en crois ce que pense Otto tu as affaire aux prémices d'une invasion de grande envergure. Apparemment certains « Tyranides » - je répète ce qu'ont dit Manie, Otto et Killian en prenant garde à bien prononcer- commettraient des assassinats avec ce... Modus operandi. Mais ceux-là sont spéciaux. Je grimace encore en avalant une gorgée du liquide amer. A ce que j'ai compris ils suppriment les possibilités de contacts avec l’extérieur et de fuite. La chape Warp qui nous a bloqué à notre arrivé a probablement un rapport. Du moins si on part de ce postulat c’est d'une logique assez effrayante. Selon Killian, ils peuvent se cacher parmi la population, je veux dire : peut-être sont-ils capables de modifier leur apparence. Je souffle un grand coup. Et ils suppriment les astropathes... » Je l'ai dit. Je prie ma chance pour qu'il n'arrive rien à Manie. Je dépose un baiser dans le cou de ma bombe et je me relève. Je me sens poisseux, j'ai plus que jamais besoin d'une douche. Zyx est concentrée, perplexe, elle se débat avec une foule d'informations irréalistes. La jeune femme est agitée. Elle reclasse, relit, retrit dans une série de gestes trop souvent répétés. Je la regarde en silence et je me mords la lèvre inférieur. Je n’ai pas de solution Bombita. Je commence déjà à réfléchir à un plan d'évacuation d'urgence. Mais avec l'isolation Warp on ne pourra pas sauter tant qu'on sera à proximité du système. Et sans condensateurs on n'aura pas le temps de sortir du système qu'on sera déjà tous morts d'asphyxie. Je passe ma main dans mes cheveux et je me gratte la nuque. Je suis emmerdé. Ça me rends nerveux de pas trouver de plan et ça me mets de travers de ne pouvoir rien y faire. Je ne comprends même pas pourquoi cette nénette se retrouve dans un merdier pareil. Sans compter bien sûr que l'Arbites n'a rien à foutre dans une enquête concernant une invasion xéno. Je me ronge les ongles. Un affreux doute m'envahit à cet instant alors que je fixe le vague dans la chambre déjà dans un désordre sans nom, les yeux plongés derrière les nuage de fumée noire. En outre, je pense à la présence du Lucky Betty -ex « Reliquaire »...- en orbite et à son couple de jumeaux diaboliques spectraux clandestins. Je m’appuie sur la commode et j'examine l'attitude de Zyx d'un air grave et contrit. Je me frotte le nez de la main gauche et je renifle. Elle relève le nez sentant mon regard insistant sur sa nuque et remonte ses lunettes du majeur.
« 
-Quoi ? Demande t-elle sans la moindre grâce. J'inspire profondément et mon regard se perd de nouveau. Je l'interroge d'un ton contrôlé.
-
Dis-moi, tu m'as bien assuré que tu étais sur une affaire de meurtres en série et que tu espérais remonter la piste du cartel grâce à ce trafic d'arme ? Elle fronce les sourcils, curieuse de mon raisonnement et de la variation dans ma voix mais acquiesce.
-
C'est ce que j'ai dis, oui. Je commence à devenir paranoïaque pour le coup.
- Et donc tu avais besoin de moi pour te fournir ses armes au titre officiel de ton enquête, n'est-ce pas ? Peut importe la provenance...
Zyx, réfléchie bien à ce que tu vas me dire... Es-tu certaine que tu travailles bien pour l'Adeptus Arbites ? »
Elle ouvre la bouche alors que je la garde sous mon analyse inquisitrice. Je m'attends à ce qu'elle mente, à ce qu'elle me fasse chanter, peut-être même à ce qu'elle me tire dessus. Je chasse l'idée qu'elle ait pu me piéger. Je la foudroie du regard, extrêmement sérieux et autoritaire, mes saphirs plantés dans ses iris couleur d'acier. Je pose ma tasse sur le meuble et garde ses mains sous surveillance, je ne suis pas armé. Zyx ne se sépare jamais -pas même au lit...- de ses deux revolvers. Il y a un coupe papier sur la table basse qui se trouve à quatre mètres derrière elle et le seau à champagne sur le mini-bar... Si l'Inquisition se pointe, tombe sur ce que j'ai d'enfermé dans mon pont noir et sur les données dont mon Technaugure Primaris a fait sauter les scellés on est tous morts, sans exception. Je me gratte compulsivement l'index de la main gauche avec le pouce. Elle se lève, probablement alerté par une attitude qu'elle ne m'a jamais connu : celle du marchand de froid. Je passe ma langue sur mes dents et ma respiration se fait profonde. Elle brise le silence et s'empresse de m'apporter une réponse plus claire. « 
Je te jure que je t'ai pas embrouillé Lex ! J'ai passé un temps dingue à faire des recherches sur ces affaires. J'ai retrouvé les mêmes cas sur plusieurs mondes. Et comme tu sais rien n'est centralisé ! J'avais une intuition là dessus, je savais que ces cas étaient reliés. De toute manière tout le monde s'en foutait, personne en voulait de cette enquête. Alors je l'ai réclamée et on me l'a donnée, sûrement pour que je fiche la paix au monde en étant loin de Gunmetal City et qu'on n'entende plus parler de « la teigne » un petit moment. » Elle m'a sortie sa tirade d'un bloc, droit dans les yeux. Je renifle et je plaque mes cheveux en arrière. Je tapote le plateau du buffet du bout des doigts de la main gauche. Je la scrute, elle me dit la vérité et si ce n’est pas le cas, ça signifie que je n'ai jamais connu de ma vie une meilleure menteuse. Je hoche la tête et respire profondément. Je reprends ma tasse dans un geste très lent. « D'accord. » conclue-je. Je me détends un peu mais je reste vigilent. Je pince l’arrête de mon nez entre le pouce et l'index de ma main droite. Je me calme. Je vide la tasse et contourne Zyx pour aller la reposer sur le plateau derrière elle. Je jette un dernier regard aux pix étalées sur le sol, aux os rongés et aux victimes dévorées vivantes. Voilà ce qui m'a gêné. L'idée qu'on puisse être dévoré vivant par un ennemi invisible. Ça me colle un frisson glacé entre les omoplates. Pfff, quel merdier ! Je me dirige vers la porte et me retourne pour regarder la poulette blonde qui me suit des yeux. « Je vais prendre une douche et je descends. Kill est sûrement déjà en bas, j'en ai pas pour longtemps. » Plus je la regarde avec ses cheveux qui ne ressemblent à rien, ses stupides bretelles en guise de cache-tétons, son pantalon trop grand, ses lunettes rondes ridicules, sa clope à moitié fumée qui pend à ses lèvre, sa cicatrice sur la joue et ses manière de docker, plus je l'aime. Même quand j'ai pensé qu'elle me trahissait, je l'aimais. Je soupire. Je pose ma main sur la poignée de la porte et je lui adresse un sourire contrit et un peu abattu. « Qu'est-ce que t'as, p'tit mec ? » me demande t-elle, les mains dans les poches. Je lâche la poignée et je me gratte la tête nerveusement de la main droite. Je prends une longue inspiration ennuyée et je pince les lèvres en me mordant l’intérieur de la joue. Je l'enroule de mon regard. « Écoute, je sais que t'es compétente et que tu sais te défendre. Et je sais que tu m'as dis que tu te demmerdais pour le retour. Mais je vais être clair mon Sucre : dès que Betty est prête je m'arrache et tu viens avec moi. Primo je le sens pas ce plan, et secundo si c'est bien ce qu'on pense c'est pas à nous de régler le problème et de jouer aux héros. Cette merde est pour l'Inquisition, nous on a rien à y foutre. Alors je te colle aux basques d'ici là et toi ma Chérie tu repars avec nous. » J'abaisse la clenche et je souris à la voluptueuse blonde. Elle me rend mon intention avec dans les yeux une lueur qui me déclare avec insolence ce que j'interprète comme un « Je savais que tu dirais ça si ça tournait mal et c’est pour ça que c’est toi que j'ai appelé. » Je l'abandonne à son champ de bataille de papier et sa collection morbide. Je quitte sa chambre sur une promesse : « Et tu n'as pas le choix Trésor ! ».