Book de KaliCréations : Urielle De Vulpe :: Notre-Dame des Bourrins : Lost memories

Jevel. Elle l'avait reconnue immédiatement. C'était bien la station telle qu'elle était il y a dix ans, délabrée, et sinistre, entretenue de bric et de broc et parée de son ambiance sordide. Le temps que la jeune femme émerge de son état second et qu'elle dissipe sa confusion, Moe lui saisit le bras. « Viens petite, dépêche toi il faut se barricader ! C'est en train de dégénérer ! ». Elle jeta un rapide coup d’œil autour d'elle, à cet appartement qu'elle connaissait par cœur. Les murs ternes du préfabriqué avait été agrémentés avec quelques cadres et des laies de tissus colorées. Le décor gris et morne se teintait vainement de pointes bariolées pour égailler le quotidien. Les meubles étaient d'une facture de série,le genre anonyme que l'on essaie sans succès de personnaliser ; et quelques objets personnels ornaient les étagères de l'entrée avec l'envie de donner un visage accueillant à ce bloc d'habituation tout ce qu'il y avait de plus standard à bord de Jevel. Moe la pressait. Il y avait du bruit dans les coursives. Elle pouvait entendre la station vibrer. En fermant les yeux elle aurait pu sentir les circuits de ventilation ronfler dans sa poitrine. Son père adoptif lui dit sur un ton angoissé : « Je crois qu'il s'en sont pris à Paul. ». Elle savait que dans dix ans, ils retrouveraient la coursive scellée avec la momie de Paul assise devant son échiquier lors de leur visite sur Jevel pour l'inspection du Légitime. Elle avait vu son cadavre momifié de ses propres yeux. Elle regarda l'homme dégarni pour qui elle avait tant de tendresse droit dans les yeux, toujours un peu confuse entre la réalité qu'elle vivait sur le Légitime et le souvenir vieux de dix ans qu'elle revivait grâce à Maurice à travers ce rêve. Elle répondit à Moe : « Ils l'ont enfermé tu sais. Ils l'ont enfermé. Ils ont scellé la coursive... Celle qui mène à la flèche basse ! ». Moe devint tout à coup livide. Il inspira profondément alors que les pas et les rugissements de furie du responsable et du prêtre haranguant la foule résonnaient. A cet instant on entendit la porte de l'appartement voisin céder, et on perçut les bruits de la foule hystérique qui entrait chez Paul. Un hurlement déchira le vacarme. C’étaient le cri de supplication de la femme de Paul. Urielle se raidit, serrant les dents et jeta à Maurice un regard suppliant. Elle savait ce qui allait se passer, elle savait ce que faisait une foule d'hommes en colère à une femme seule dans un appartement... Elle les connaissait tous, elle avait passé son adolescence en leur compagnie. Ce n’était pas des anonymes, des inconnus, ou ces gens dont on entend parler aux nouvelles et qu'on ne croisera jamais. C'était des hommes qu'elle connaissait qui venaient d'en condamner un autre à mort et violaient son épouse avec la plus grande cruauté qui fût ! « Il faut intervenir ! Tu sais ce qu'il vont faire... On ne peut pas laisser faire ça ! On ne doit pas laisser faire ça ! » Maurice la retint par les épaules et d'une voix profondément brisée il l'implora : « Urielle, on ne peut rien faire, on va se faire lyncher ! Il faut se protéger ! » C'est la Urielle adulte qui lui fit face tout à coup, la guerrière, l'Ecclésiaste, cette femme que la sensation d'impuissance rongeait de secondes en seconde. Ses yeux se firent durs et profonds comme un glacier et elle déclarera d'un ton péremptoire : « Et bien puisque c'est un rêve voyons ce que l'on peut y faire... » Elle tourna les talons et se dirigea droit sur la porte d’entrée pour sortir, tout à fait déterminée à intervenir. La momie lui barra le passage. De sa mâchoire desséchée et entre ses dents scellées son père adoptif lui lança : « On ne peut rien changer au passé Urielle ! » Cette phrase incontestable resta en suspend un instant alors qu'on entendait les hurlements de la pauvre femme de Paul. Urielle avait conscience d'à quel point sa réaction était ridicule. Comment aurait-elle pu changer quoi que se fût en rêve à un événement vieux de plus d'une décennie ? L'acte était illusoire, indubitablement. Puis il n'y eut plus aucun bruit et d'une voix brisée alors qu'elle sentait les larmes lui monter au yeux d'impuissance, elle regarda Maurice : « Alors... Montre moi. Montre moi je veux tout voir ».


Il se retrouvèrent tous les deux dans la chapelle. Celle de Jevel était assez petite mais entretenue. Urielle portait une robe longue et noire, le genre qu'on met le dimanche ou pour les occasions spéciales. Elle se trouva d’abord assez élégante malgré le peu d'habitude qu'elle avait maintenant de porter ce genre de tenues. Soudain elle se rendit compte qu'il s'agissait d'une cérémonie bien particulière. C’était une cérémonie d'adieu et c’était Martha et sa demi-sœur que l'on inhumait. Elles étaient restées bloquées dans une coursive défectueuse. Le détecteur de présence ne s'était pas activé quand le protocole de sécurité s’était déclenché, et elles avaient agonisé lentement alors que la coursive se dépressurisait. Paul qui ne suffisait déjà pas à maintenir cette station debout mis hors jeu, il ne restait qu'Andy pour faire la maintenance. La station était immense et lui n’était que technicien, même pas ingénieur, ce n’était pas sa faute. Andy entra alors dans l’église le visage déformé et bouffi par les larmes et le cœur fendu par un telle désolation qu'il pouvait à peine articuler. Il tourna ses yeux humides vers Urielle et Moe et dit : « Je suis désolé… Je pouvais rien faire ! Le système s'est pas déclenché... Je pouvais pas savoir ! » C'est alors que le prêtre se dressa majestueux et accusateur, et d'une voix tonitruante qui fit frémir toute l'assemblée, il pointa le jeune homme terrassé par la douleur :« Comment oses-tu entrer en ce lieu toi qui est responsable de leur mort à toutes les deux ? » La foule commença à s’exciter. Le jeune homme continua à se confondre en excuses pathétiques pleurant toutes les larmes de son corps suppliant le pardon de Maurice et celui de l’Empereur-Dieu ! A cet instant alors que le responsable se levait pour haranguer la foule, Urielle comprit ce qu'il s’était passé à bord de Jevel... Ces deux petits cheffaillons assoiffés de leur propre pouvoir de contrôle avaient remonté la foule contre Paul, puis les uns contres les autres. Ils se servaient des instruments de terreurs qu'étaient la foi et la peur des avaries techniques pour tenir les quelques familles qui continuaient de vivre sur Jevel malgré l’état de l'environnement. Moe avait pleuré sa femme et sa fille, et à cette époque il ne lui avait resté qu'Urielle. Elle se tourna vers lui et lui prit la main. Elle sentit sa gorge se serrer en repensant à tous ces gens qu'elle avait aimé et dont elle avait tout oublié... Prise entre ses souvenirs qu'elle découvrait et ce qui restait de Jevel en réalité : les vestiges décrépis d'une abominable tragédie.


Ils se trouvaient sur un quai d'embarquement. Elle le reconnut, toujours sur la station ! C'était même celui où Inquisitoris Irae avait débarqué en Février dernier, il y avait maintenant six mois. A ce moment là il y avait Moe qui avait l air nerveux mais jovial néanmoins et qui lui disait qu'elle devait se dépêcher ! Qu'elle devait se rendre à Scintilla, qu'il avait besoin de refaire des stocks et qu'il fallait un nouveau fournisseur. La Urielle de sept-cent soixante-douze comprit immédiatement qu'à cet instant il avait eu une toute autre idée en tête. Elle arrêta le souvenir comme si c'était une bande enregistrée et s'adressa directement au spectre à l'apparence du cinquantenaire rondouillard et chauve paternaliste. D'un ton à la fois autoritaire et suppliant elle lui dit au bord des larmes : « Qu'est-ce que tu savais ? A ce moment là, quand tu m'as faite monter dans cette navette, qu'est-ce que tu savais ? » Le fantôme bienveillant baissa les yeux et du ton le plus compatissant du monde répondit « Il fallait que tu partes. Sa voix était à la fois triste et mélancolique. Je savais qu'on avait peu de temps, que ça allait très vite dégénérer. Tu as commencé à voir Isabelle et Martha...
- Mais elles étaient vraiment là. Lui assura aussitôt Urielle forte de la connaissance du Warp dont elle disposait et du peu qu'elle avait compris sur les événements de Jevel. Elles étaient vraiment là Maurice, elles sont restées là !
- Je sais. Lui répondit-il alors qu'elle posait une main réconfortante et chaude sur son épaule. Je savais qu'elles étaient là et mon châtiment a été que moi je ne les voyais pas, que je ne les ai jamais vues. Je n'avais pas pu les sauver. Il fallait que je te sauve toi... Tu étais tout ce qu'il me restait à sauver... Et puis tu avais bien dis que tu reviendrai, non ? »
Cela fit l'effet d'une bombe dans l'esprit d'Urielle. A cet instant l'Ecclésiaste sentit les larmes lui monter aux yeux, sa gorge se serra et elle fit rouler sa langue dans sa bouche en espérant que cette sensation allait se dissiper rapidement. Elle déglutit un peu bruyamment, expira profondément et cligna plusieurs fois des yeux pour faire disparaître l’écran de buée qui obstruait sa vision. Elle comprit aussi ce qu'impliquait l’aveu de son père adoptif et la condamnation qu'il avait infligée à toute la station pour leurs actes affreux. Celle qu'il s'était infligée à lui même pour ne pas avoir agit. Moe laissa planer un silence, alors qu'elle le regardait désemparée cherchant quoi dire et tentant encore de lutter contre la tristesse qui étreignait son cœur. Il plongea ses yeux dans les siens. Il prit cette voix qu'il prenait quand il la sermonnait plus jeune à propos de choses importantes, cette voix tendre et paternelle, rassurante, qui l'avait accompagnée « Aie pitié Urielle ! »
- Quoi ? fit-elle incrédule encore confuse des sensations qui l'assaillaient.
- Aie pitié ! L’homme reprit son souffle et supplia encore. Aie pitié Urielle ! Aie pitié d'eux ! Non pas pour eux mais pour toi même... Aie pitié, par l'Empereur ! Tous ne peuvent pas être aussi forts que toi ! » La grande brune le fixa la bouche ouverte, les yeux mouillés, le souffle court. Ces mots venaient de la terrasser. C'est comme si son sang s'était vidé d'un seul coup et qu'on avait ouvert son âme en deux. Elle se courba les mains refermées sur sa poitrine comme si elle avait reçu un coup de poignard en plein cœur. Tout ce qu'elle put répondre fut « Tu... souhaite quelque chose de particulier pour tes funérailles ? » Elle trouva ça d’une futilité déconcertante mais ne parvenait plus à maîtriser son émotion. Le visage de Maurice s'éclaira d'un sourie aimant « Tu es devenue Ecclésiaste comme tu avais dis ?... Tu sais quoi faire. »


Urielle ouvrit les yeux. Près d'elle Naphilis dormait profondément. Alors que sa vue se faisait plus claire, elle se rendit compte que Maurice était assit au pied du lit dans leur chambre à bord du Légitime. Il souriait tendrement mais un peu tristement. Elle avait l'impression que tous ses organes s'étaient liquéfiés. Une larme roulait sur sa joue. Les mots prononcés par Moe dans sa mémoire continuaient de rebondir à l’intérieur de son crâne. Un savant cocktail de chagrin, de remords, de douleur et de profonde reconnaissance. C'était un cadeau, un épouvantable cadeau : l'offrande de la rédemption et du sacrifice. L'homme dégarni et rondouillard lui sourit et se redressa. « Je vais m'en aller maintenant. ». Urielle le regarda se lever, assise dans son lit où Naphilis dormait paisiblement. A toutes les sensation qui se bousculaient vint s'ajouter la brûlure du départ. Elle détestait les adieux et celui-ci lui faisait porter un deuil vieux de dix ans. Moe se contenta de se rendre jusqu'à la porte de la chambre en marchant calmement, il posa la main sur la poignée. Urielle ferma les yeux et prit une grande inspiration. Elle lui lança un dernier regard, les lèvres tremblantes. « Adieu, Moe... » fit sa voix de petite fille.
- Au revoir petit tête ! » Et il passa le seuil avant de refermer derrière lui, doucement. Il était parti.
           
***
      
      

Je me réveillai pour la seconde fois dans mon lit. J'ouvris les yeux. Je tournais le dos à Naphilis et celle-ci avait passé son petit bras frêle autour de ma taille. J'étais effectivement à bord du Légitime. Je sentais que mon visage était en feu, et que mes joues étaient humides. J'avais si mal à l'âme que j'avais des difficultés à respirer. Ce qu'avait dit Moe était la plus grosse claque que j'avais pris dans ma vie, et pourtant j'avais pris de sacrées raclées... Je pris doucement le poignet de ma compagne et rabattit son bras sur elle afin de m’asseoir sur le rebord du lit pour reprendre mon souffle. « Tous ne peuvent pas être aussi forts que toi ! » Ca résonnait, encore et encore alors que j'avais manqué cruellement de compassion dernièrement. Un crime trop grave, et pouvais-je vraiment me le permettre ? « Aie pitié ! » : une lame à travers mon cœur alors que j'étais à très peu de choses de glisser vers l'absolu condamnation de toute faiblesse chez mes contemporains... Miséricorde ! Comment avais-je pu aller jusque là ? Moe m'avait sauvé la vie par deux fois de son vivant et voilà qu'il tentait de sauver mon âme maintenant qu'il était mort !Un dernier acte magnifique afin d'obtenir sa propre rédemption. Un geste à la fois désespéré et libérateur. Merci Moe, et merci ô grand Empereur-Dieu de m'accorder encore un chemin vers la rédemption et le pardon. Je ne suis qu'un enfant de l'Empire de l’Homme. Merci ô Empereur-Dieu de ne pas laisser ton enfant s'égarer malgré tous ses efforts... Il est si difficile de ne pas sombrer dans le noir alors que tous sont grignotés chaque jour par la corruption et la vanité. Je sentis une goutte sur mon genou, puis une autre. J'avais tant été rongée par l'amertume que la colère me consumais. Je savais que je glissais lentement vers elle je n'avais pas imaginé un instant qu'il y ait une voie qui puisse me sauver à part de lutter jusqu'au bout de ma volonté. Jusqu'à m'épuiser et mourir... Aveugle... Et cette douleur, cette sensation de vide, d'abandon qui se joignait au remord et à la culpabilité... J'avais l'impression qu'on avait gelé mon cœur avant de la briser en milliers de petits morceaux sur sol et que chacun de ces éclats venaient lacérer mon âme. Je plongeai mon visage dans mes mains et ma poitrine hoqueta alors que ma respiration courrait vers des sanglots impossible à retenir. Je me mordis les lèvres si fort que j'en saignai. Je me levai alors et me dirigeai vers la salle de bain. J'entendis Naphilis bouger dans les draps, son corps remarquant instantanément l'absence du mien à ses côtés.
Je fermai la porte tout comme le lien d'affinité. Besoin d'être seule. Je retirai ma culotte et le débardeur kaki que je portais les laissant choir sur le sol. J'entrai dans la cabine de douche et fis couler l'eau le plus fort possible. Froide... J'éclatai en sanglots crispés, les yeux fermés. Le liquide tombait à grosses goutte sur le sommet de mon crâne et dégringolait dans une chute vertigineuse jusqu’au sol après avoir roulé sur mes cheveux d'ébène. Je laissais pour une fois sortir la douleur, la colère, l'amertume et le remord qui me rongeaient, déversant mon âme à grandes eaux. Je priai d'être pardonnée, d'être lavée et pardonnée par vous, Grand Empereur-Dieu sur votre trône d'or et qui régnez sur l'Empire et sur Terra, vous qui êtes un Homme et plus qu'un Homme, je vous implorais ! Puis, noyée dans un flot de larmes, je pleurai dans un cri de souffrance couvert par le vacarme de l'eau...

      
***
      
      

Naphilis l'avait senti se lever. Elle avait l'habitude qu'Urielle se lève la première. Elle se retourna, s’agrippant aux draps pour renifler l'odeur chaude et fauve laissée par son amante. La jeune femme sourit, c'était si bon d'être rentrée. Elle entendit vaguement l'eau couler dans la salle de bain à travers les brumes de son sommeil qui la réclamait encore. Elle s'étira dans un bâillement discret. La petite blonde s'emmitoufla et se pelotonna en souriant dans le tissu douillet avec l'intention de profiter des cinq minutes de paresses de la journée qui lui restait. Urielle avait la coutume de la réveiller en sortant de la douche en lui donnant un baiser sur le front avant de lâcher son rituel « Tu vas être en retard. ». Quand elle aurait terminé de se doucher, Naphilis pourrait dire au revoir à la couette si chaude et si douillette et bonjour aux exercices de forme matinaux ! Naphilis se rendormit doucement en soupirant, s'imaginant le corps brillant et encore humide d'Urielle sortant de la douche.
Plus tard, elle rouvrit les yeux, parfaitement reposée. Personne n'était venu la réveiller. Elle tendit la main à sa droite mais ne tata qu'un emplacement vide, froid maintenant. Naphilis fronça les sourcils, étonnée. Urielle était réglée comme une horloge et ses habitudes étaient d'ordinaire peu amovibles. Étonnant donc qu’elle l'ait laissée paresser aussi longtemps. L'eau coulait toujours, et depuis un bon moment. En principe Urielle ne traînait pas à la salle de bain, elle était plutôt du genre à rager de ce qu'elle considérait être un gaspillage de temps et une démonstration de pure vanité. Quelque chose n'allait pas. Naphilis ne sentait pas l'esprit d'Urielle dans le sien, l'emprise télépathique ne semblait pas s’exercer normalement... La jeune femme se concentra, visualisant la salle de bain, puis la douche. Rien, comme si elle était tombée face à une lourde porte fermée à double tours. Elle se sentit profondément seule d'abord puis ce sentiment bref d'abandon fut très vite remplacé par l'inquiétude. Urielle avait besoin d 'être seule, elle la bloquait. Naphilis n'imaginait pas à quel point Urielle devait vivre une situation confuse ou difficile pour s'être à ce point fermée et de manière aussi péremptoire et indiscutable. Elle ne réclamerait rien, si son amante voulait parler elle le ferait plus tard, quand elle aurait fait le point. Elle était toujours ainsi. Elle laissa tomber sa main sur l’oreiller de sa compagne tendrement, dans un geste de profonde compassion. Elle constata un autre indice inhabituel avec stupéfaction. Il était humide ! L'amante de l’Ecclésiaste se glaça une seconde, refermant ses doigts fins sur l'oreiller et fixant le tissu blanc imprégné d'eau. Son visage se figea dans une expression ferme et déterminée. Elle retourna l'oreiller, comme si les larmes qui avaient été versées dessus n'avaient jamais existé. Non, résolument, Urielle Wolf ne pleurait pas. Urielle Wolf ne pleurait jamais !